Un recueil double. Les poèmes, en édition bilingue, de deux autrices transfrontalières de la même génération, Hilde Keteleer (traduite par Frans De Haes) et Caroline Lamarche (traduite par Hilde Keteleer).
Une complicité digne d’un pays dont les poètes, de part et d’autre, se cherchent et se répondent.
Prix feu Noir 2004
Une virtuosité poétique et métaphorique ainsi qu’une versification remarquable. Une structure aussi raffinée que solide. Chaque vers donne à la fois l’impression d’une éclaircie et d’un obscurcissement. Une démarche poétique qui n’appartient qu’à elle, et à personne d’autre.
Geert van Istendael, in « Septentrion », Arts, lettres et culture de Flandre et des Pays-Bas, 4e trimestre 2003
Extrait :
Miroirs
C’est une maison dorée, presque un petit château
enrubanné d’étoiles.
On ouvre une fenêtre
chaque jour avant Noël,
il y a des surprises derrière,
dit la mère.
Puis elle jette l’oiseau de l’enfant contre le mur
et des étoiles de sang percent d’autres fenêtres
rouges.
C’est un fauteuil bleu pâle
où le père est assis
où le chat fait ses griffes
et le chien vient frotter
son museau maculé.
C’est des portraits d’ancêtres
qu’on encadre sans fin,
c’est une pipe qui s’éteint,
un café toujours froid,
un homme solitaire
dont jamais on ne rêve
car il n’existe pas.
C’est une sœur bizarre
qui joue de l’orphéon.
C’est un frère qui jamais
ne dit ni oui ni non,
il boit un café froid
et sa pipe s’éteint
sur des dents déjà noires,
c’est une sœur bizarre
qui n’aime pas les garçons.
Miroirs, miroirs, miroirs.