La nuit l’après-midi, Minuit, 1998

Une femme ne se souvient pas de son enfance. Sauf d’une chose, dont elle fut délivrée autrefois par l’amour d’une servante, et qu’elle tente de revivre en répondant à une petite annonce. Dès lors, à la douleur qu’elle connaissait avec Gilles, son amant, se substitue la douleur infligée sur demande par l’homme roux.

Traductions

I don’t have any memory of my childhood. Any memory at all. Except this. I’m alone in a little bed, lying the wrong way up, my head knocking against the bottom of the bed, deep beneath the sheets, and I’m choking, because I can’t find the way out, and I cry for help, I’m choking, I’m goint to die, I cry for help.


Revue de presse

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Aussi éloignée de la verdeur pour elle-même que de l’élégance apprêtée, l’écriture épouse au mieux les ambiguïtés de l’héroïne et force l’empathie. Comme une amie vous raconte ce qu’elle ne dirait à personne.

Laurent Robert, Le Carnet et les Instants.


C’est maîtrisé d’un bout à l’autre, intelligent, et en plusieurs passages, très beau .

Bertrand Leclair, La Quinzaine littéraire, 1/10/98


Un des plus remarquables romans sur le SM parus depuis Histoire de Vivant Lanon de Marc Cholodenko.

Les Inrockuptibles, septembre 98


Une langue chaste sur un sujet brûlant! Caroline Lamarche a beaucoup de talent.

Nelly Paré, Fnac Forum, automne 98


Cette érotique-là dose magnifiquement l’abjection et la beauté.

Sophie Creuz, L’écho, 24 /11 /1998


Extrait, p. 91-92

Un jour, dit-il, tu me laisseras tomber.

Je ne réponds pas. J’ouvre les yeux. Je regarde devant moi. Je fixe une dernière fois l’obscurité du jour, je mâche sa moiteur en avalant ma salive. Je me tourne sur le côté, je roule hors du lit et je file sous la douche. L’eau, je la fais couler glacée. Ma peau crépite d’une circulation avivée. Je suis ce qu’il y a de plus vivant et de plus froid dans l’univers. Que la ville entière se consume, peu m’importe. A quoi me servirait d’être battue, abreuvée d’injures et de sperme, livrée à une extase de martyre, si ce n’était pour me rendre cette présence à moi-même dans laquelle j’excelle, que j’adore et je hais : celle d’un corps froid et chaste, nourri d’une enfance sans histoire et du pas glissé des servantes ?

Quand nous reprenons le train, déjà le talus est dans l’ombre. Les grandes berces ont mangé le soleil, coupant en deux le monde au niveau des immeubles, dont l’arrière décrépi montre du linge qui sèche et des cages à oiseaux. La lumière est plus haut, nous roulons dans la nuit.